Depuis l’automne 2022 Le concept de "Quiet quitting" a suscité un vif débat dans le monde du travail et dans les médias. Cette notion de "démission silencieuse" consiste en une attitude de plus en plus répandue chez les salariés qui, sans quitter leur emploi, décident de ne fournir que le minimum d'efforts nécessaires pour accomplir leurs tâches quotidiennes, et rien de plus.
Les raisons et les manifestations de ce phénomène sont multiples, ce qui incite les entreprises à chercher des moyens de remobiliser et de réengager leur personnel…
Pour mieux comprendre cette tendance, il est essentiel d'en examiner ses origines et ses conséquences sur le monde du travail.
Qu’est ce que le “QUIET QUITTING” ?
Le "Quiet quitting" peut être défini comme une attitude adoptée par des salariés qui ne quittent pas leur emploi mais choisissent de ne plus fournir d'efforts supplémentaires au-delà de leurs tâches habituelles.
Ils respectent scrupuleusement leur fiche de poste et leurs horaires, mais refusent de s'impliquer davantage dans leur travail en refusant les tâches qui dépassent leurs attributions ou en ne répondant pas aux sollicitations en dehors de leur temps de travail.
Ils ne sont pas disposés à sacrifier leur vie personnelle en travaillant tard le soir ou en renonçant à leur pause déjeuner pour assister à une réunion .
L’expression “act your age “ ou “ travail à hauteur ton salaire “ vient illustrer cette philosophie du quiet quitting.
En résumé, le "Quiet quitting" peut être considéré comme une forme de démission silencieuse qui consiste à réduire son engagement professionnel tout en conservant son emploi.
Les origines du Quiet Quitting:
Pour remonter aux racines du quiet quitting, il faut traverser l’atlantique, aux états -unis, ce phénomène fait le buzz depuis mi-juillet aux etats-unis et a été repris dans les médias français depuis septembre.
Tout est parti d’une courte vidéo TIK TOK dans laquelle un jeune homme américain évoque le terme de “quiet quitting “ qu'il définit comme le fait de s’en tenir à son descriptif de poste, sans aller au-delà, et de ne plus définir sa valeur en tant qu’humain par son travail. La vidéo est devenue virale avec plus de 3 millions de vues ..
–Un changement accentué par la pandémie
La pandémie a entraîné l'émergence du "quiet quitting", qui est le résultat des périodes de confinement et de la déconnexion progressive des travailleurs avec leur environnement professionnel.
Le télétravail s'est popularisé, offrant aux salariés de nombreux avantages tels que la réduction des temps de déplacement, le confort de travailler depuis leur domicile et plus de temps libre pour leur vie personnelle. Toutefois, certains travailleurs ont développé une préférence pour cette nouvelle façon de travailler, même si cela peut parfois impacter leur productivité. Pour de nombreux travailleurs, la crise du COVID-19 a été une occasion de réévaluer l'importance de l'équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle. Ainsi, il est désormais essentiel de prendre en compte cette recherche d'équilibre dans les choix professionnels des travailleurs.
– Une nouvelle génération démotivé
Cette nouvelle génération a été la première à revendiquer cette nouvelle philosophie du travail. La nouvelle génération Z , est de plus en plus préoccupée par leur qualité de vie au travail et leur bien-être, plutôt que par le type de contrat qu'ils peuvent obtenir. Cela se traduit par une tendance croissante de jeunes travailleurs qui sont prêts à quitter leur emploi si leur employeur exige un retour à un travail à 100 % en présentiel, d'après une étude récente menée par l’ADP Research Institute. .
Les différents éléments qui poussent au Quiet Quitting
Il existe plusieurs facteurs pour lesquels de plus en plus les employés adoptent cette pratique de la « démission silencieuse ». Les plus courants sont :
-Les heures de travail
- La charge mentale
-Une faible rémunération
-Un environnement de travail toxique …
Cependant, selon une étude du cabinet Gallup 94% des travailleurs ne sont pas engagés dans leurs tâches quotidiennes, et 25% sont totalement désengagés.
Les conséquences de Quiet Quitting sur l’entreprise
–-Une baisse de productivité
Lorsqu'un salarié fait le choix de faire “juste ce qu’il faut”, de ne pas s'investir pleinement dans son travail , cela peut conduire à une diminution de sa motivation et de son engagement , ce qui se traduit souvent par une baisse de la productivité.
–-Une baisse de la satisfaction et de la motivation des autres employés
Les employés peuvent se sentir obligés de compenser le manque d'effort de leurs collègues, ce qui peut créer une atmosphère de travail difficile et décourager les membres de l'équipe les plus motivés.
Les conséquences de Quiet Quitting sur l’entreprise:
Le "quiet quitting" peut avoir aussi des conséquences négatives sur le salarié qui adopte cette attitude , notamment :
-La mauvaise réputation professionnelle
Une attitude de "quiet quitting" peut donner une mauvaise image du salarié auprès de ses collègues et de ses supérieurs, ce qui peut nuire à sa réputation professionnelle et rendre difficile sa progression au sein de l’entreprise ou en dehors .
–-Réduction des perspectives de carrière futures
Une démission silencieuse peut réduire les chances de l’employé de trouver des opportunités de carrières plus intéressantes et plus avantageuses à l’avenir , car il peut être considéré comme non compétent ,, non professionnel et peu fiable ..
–-Le risque de stagnation professionnelle
Le salarié qui ne s'investit pas pleinement dans son travail risque de ne pas évoluer dans sa carrière, ce qui peut limiter ses opportunités d'avancement
–-Le risque de licenciement
Si un employeur découvre que l’un de ses salariés ne fournit pas un travail de qualité , cela peut conduire à des mesures disciplinaires , y compris le licenciement .
Quelles sont les stratégies adoptées pour contrer le phénomène du quiet quitting ?
Face à cette tendance croissante de quiet quitting , les entreprises doivent trouver des moyens pour aider leurs employés à retrouver une situation professionnel stable et satisfaisante, à cet effet, différentes approches peuvent être mises en place:
–-Détecter les signes de désengagement
Il est important pour les managers de pouvoir identifier les signes de désengagement chez leurs collaborateurs comme:
-la prise de temps libre excessive
- la distanciation vis-à-vis de l'équipe
- une diminution de la qualité du travail fourni
- un refus de prendre des missions supplémentaires
-un manque d'initiative ou de motivation
-Des retards ou des pauses déjeuner prolongées…
–-Identifier la cause de la démotivation
Pour rétablir la confiance qui a été brisée, L'entreprise doit comprendre les raisons pour lesquelles les employés sont démotivés (une charge de travail excessive, un manque de reconnaissance ou un environnement de travail malsain..)
–-Favoriser un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle
Les entreprises souhaitent maximiser la productivité de leurs collaborateurs. Néanmoins , chaque collaborateur est un individu avec ses propres besoins et contraintes en dehors de l’entreprise .Ainsi , il est important de les aider à trouver un équilibre sain entre leur vie professionnelle et vie privée .
voici quelques astuces qui pourraient vous aider :
-Prévoyez des pauses régulières pour permettre aux employés de se reposer et de récupérer leur énergie
-Mettez en place une politique de prise de congés qui encourage les employés à utiliser leur congés parental pour profiter de leur famille et de leur vie privée.
-Incitez les employés à se fixer des limites de travail pour éviter l'épuisement professionnel
-Montrez de la compréhension à l’égard des contraintes familiales et autres facteurs externes qui influent sur la charge de travail de vos employées
–Offrir Plus de flexibilité
Les membres de la génération Z cherchent de plus en plus d'autonomie et de liberté dans leur travail. Ils sont prêts à s'investir dans leur travail, à condition de le faire à leur manière. Pour répondre à cette demande, les entreprises peuvent mettre en place des outils collaboratifs pour faciliter le travail asynchrone et/ou à distance. Chaque manager peut établir avec son équipe les horaires et les jours où tout le monde doit être disponible en même temps. En outre, pour offrir davantage de flexibilité géographique, les employeurs peuvent proposer à leurs salariés l'accès à des bureaux flexibles proches de leur domicile, leur permettant de travailler dans des conditions optimales sans avoir à se rendre systématiquement au bureau.
–Proposer des conditions de travail attrayantes
Pour inciter les salariés à venir travailler avec enthousiasme, l'employeur doit créer un environnement de travail attractif. Cela peut être réalisé en offrant des espaces de travail modernes, pratiques et accessibles, équipés de services qui contribuent à renforcer le bien-être des salariés tels que des options de restauration responsable, des espaces de détente, des environnements extérieurs et des activités sportives.
Ces équipements peuvent contribuer à renforcer le sentiment d'appartenance à l'entreprise, à améliorer l'interaction informelle entre les membres de l'équipe et à favoriser la cohésion d'équipe.
En somme, le "quiet quitting" est un sujet d'actualité qui mérite d'être exploré plus en profondeur. Alors que les employés sont de plus en plus en quête d'un travail épanouissant et d'un équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle, les employeurs ont tout intérêt à prendre en compte leurs besoins pour éviter de perdre des talents précieux. En encourageant une communication transparente et en créant un environnement de travail favorable à l'engagement et à la motivation, les entreprises peuvent non seulement réduire le taux de "quiet quitting", mais également favoriser la croissance et le succès à long terme de leur organisation .